RESUMO
La pandémie à Coronavirus 2019 (COVID-19) touche les pays d´Afrique sub-Saharienne depuis le mois de mars 2020. Au-delà des désastres sanitaire et économique causés, se pose un problème psycho-socio-culturel en rapport avec la gestion des corps de personnes décédées de cette maladie; ce problème est susceptible d´entraver la bonne marche de la stratégie de riposte. Au Cameroun par exemple, la gestion actuelle de ces dépouilles ne fait pas l´unanimité. En effet, les restrictions appliquées à l´inhumation, bien que récemment assouplies proscrivent entre autres tout transfert interurbain des dépouilles. A la lumière des considérations culturelles africaines de la personne décédée, des dissensions créées entre les familles et le corps médical, de la législation et des données scientifiques disponibles, cet article analyse les risques et les bénéfices de l´inhumation des dépouilles par les familles. Il propose ensuite des solutions qui concilient la dignité (en laissant les familles enterrer leurs morts dans les domiciles), et la sécurité (en assurant une conservation hermétique et la surveillance d´un officier de police judiciaire). L´application de ces solutions pourraient améliorer la confiance de la population envers le système de santé et contribuer positivement aux stratégies de prévention, d´identification et de prise en charge des cas de COVID-19