ABSTRACT
Introduction : L'asphyxie périnatale représente la deuxième cause de mortalité néonatale après la prématurité. Elle est souvent liée dans notre contexte aux circonstances de l'accouchement.Objectifs : Décrire les aspects épidémiologiques, cliniques et pronostiques de l'asphyxie périnatale chez des nouveau-nés à terme à l'unité de néonatologie de l'Hôpital pour Enfants de Diamniadio (Dakar).Patients et méthode : Etude rétrospective, descriptive et analytique menée d'octobre 2014 à novembre 2015. Etaient inclus tous les nouveau-nés à terme hospitalisés dans un contexte d'asphyxie.Résultats : Nous avons colligé 50 cas d'asphyxie, soit une fréquence de 19,5% des nouveau-nés à terme. Le sex-ratio était de 1,5. La majorité des mères soit 80% avait un âge compris entre 18-35 ans. Les pathologies obstétricales rencontrées étaient dominées par la rupture prématurée des membranes 28%, l'infection maternelle 18%, l'HTA 16% et les accidents funiculaires 12%. La naissance par césarienne concernait 1 enfant sur 5. La présentation de siège était la plus fréquente. Le liquide amniotique avait un aspect pathologique (teinté, méconial, purée de pois, hématique) dans 54% des cas. Cinquante-quatre pour cent (54%) des patients avaient un score d'Apgar à 7 à la cinquième minute. L'encéphalopathie anoxo-ischémique, la détresse respiratoire et le choc ont été les complications les plus retrouvées avec 88%, 28% et 22% des cas. Le retentissement biologique était surtout rénal et hépatique dans 24% et 38%. Le phénobarbital était l'anticonvulsivant le plus administré (52%) lors du traitement initial. La mortalité était de 32% (16 patients) ; l'âge moyen de décès était de 36 jours. Le liquide amniotique (p = 0,022), les convulsions (p = 0,041), les troubles de la conscience (p = 0,022), l'EAI au stade 2 et 3 (p = 0,036) et la rupture prématurée des membranes (p = 0,019) étaient significativement associés au risque de décès. Des séquelles étaient observées chez 34,2% des patients : une IMC (11), un trouble du langage (7) et une épilepsie (2).Conclusion : L'asphyxie périnatale reste une pathologie grave. La mortalité élevée et la gravité des séquelles rappellent qu'il est impératif de renforcer la prévention par un bon suivi des grossesses et de l'accouchement