RÉSUMÉ
Objectif. Décrire les caractéristiques épidémiologiques et microbiologiques des pieds diabétiques compliqués d'ostéite à Abidjan. Méthodes. Il s'agit d'une étude transversale, rétrospective ayant concerné 71 prélèvements bactériologiques (écouvillonnage) suivis d'une culture en présence d'un pied diabétique avec ostéite, colligés dans le service d'endocrinologie Diabétologie du CHU de Yopougon (Abidjan) de 2002 à 2012. Résultats. La population d'étude était constituée de 71 patients dont 92,2% diabétiques de type 2, d'âge moyen 56,6± 12,6 ans, de durée moyenne d'évolution du diabète 10,4±8 avec une moyenne glycémique à 3,33±1,54 g/l et au stade de multiples complications du diabète. Le facteur déclenchant de la plaie était souvent un traumatisme (21,1%), une phlyctène spontanée (21,1%) ou un pied d'athlète (12,2%). Parmi les 71 patients avec pieds diabétiques compliqués d'ostéite ayant bénéficié d'un prélèvement, 51 cultures ont été positives soit 71,83 % des cas. Elles ont été le plus souvent monomicrobiennes 42 soit 82,3% des cas. A l'issue des examens microbiologiques 61 germes ont été isolés repartis selon les familles, les espèces et sous espèces. Parmi ces germes 60,65% étaient des bacilles Gram négatif, dont 86,5 % d'Entérobactéries, et 39,35% des Cocci Gram positif. La recherche de germes anaérobies n'a pas êté réalisée. En fonction des espèces, Escherichia coli a été isolé dans 35,13% des cas et les staphylocoques aureus ont été isolés dans 18% des cas. Au total 52,7% dessouches d'entérobactéries étaient résistantes aux quinolones et 22,7 des souches de Staphylocoque étaient méticillino-résistants. Conclusion. L'écologie bactérienne des pieds diabétiques compliqués d'ostéite est dominée par des souches d'entérobactéries résistantes aux antibiotiques usuels