RÉSUMÉ
Contexte : Le pronostic vital des malades en état de choc est le plus souvent péjoratif. Les facteurs en cause sont notamment le retard des consultations, l'incertitude de diagnostic et la non-maîtrise des mécanismes de régulation de la pression artérielle.But : Déterminer les taux plasmatiques du cortisol et de l'albumine chez les patients en état de choc, rechercher l'impact des perturbations de ces taux sur leur évolution clinique.Patients et méthodes : Etude descriptive transversale des patients hospitalisés en médecine interne et en Réanimation aux CUK d'octobre 2016 à mars 2017 dans un état de choc. Les paramètres sociodémographiques et cliniques, les taux de cortisolémie et d'albuminémie ont été analysés. Les données ont été saisies à l'aide du logiciel Excel 2010 et le traitement effectué au moyen du logiciel SPSS 21, avec comme seuil de signification statistique de 0,05.Résultats : Le cortisol et l'albumine plasmatiques ont été dosés chez 22 des 26 patients (84,61%) en état de choc. 67% des patients étaient âgés d'au moins 60 ans. La détresse respiratoire (54,5%) et les troubles de la conscience (31,8%) étaient les principaux signes d'appel du choc. Le taux moyen du cortisol était de 1048,9 nML-1 le matin et de 1222,08 nM -1 le soir. Dix-sept des 22 malades (77%) étaient en hyper-cortisolémie. Nous n'avons pas trouvé une quelconque corrélation entre les taux plasmatiques de cortisol et la glycémie à l'admission des malades. Le taux moyen d'albumine était de 2,45 g/dl (extrêmes : 1,3-4,1 g/dl). Tous les malades sauf un (95%) étaient en hypo albuminémie. 31,81% des malades avaient les antécédents d'ulcère gastro-duodénal, 22,7% des patients étaient des diabétiques et 22,7% étaient des éthyliques. Aucune corrélation n'a été trouvée entre les taux d'albumine et d'hémoglobine sanguine. Cependant, l'étude a montré une corrélation négative entre les taux plasmatiques de cortisol et d'albumine. Quatorze décès (63,64%) ont été enregistrés, particulièrement chez les malades ayant une albuminémie inférieure à 3,8g/L. Seuls 8 malades (36,36%) avaient survécu.Conclusion : La quasi-totalité des malades admis en état de choc dans nos services des soins avaient des taux très élevés de cortisol et un important déficit en albumine plasmatique. Ce dernier pourrait expliquer, du moins partiellement, le lourd tribut payé par les malades qui en étaient affectés