RESUMO
Introduction : La croissance rapide de la prévalence du diabète sucré et de l'obésité dans les pays en développement et au Niger en particulier, constitue à la fois une réalité et une menace pour la santé comme dans tous les pays subissant la triple transition démographique, épidémiologique et nutritionnelle. Ces deux maladies sont une cause importante de mortalité et de multiples complications. Les enjeux médicaux et financiers font de ces deux maladies un problème majeur de santé publique. Objectif : Contribuer à l'amélioration de la prise en charge des patients vivant avec le diabète et l'obésité. Méthode : Il s'agissait d'une étude prospective transversale qui s'est déroulée en unité de diabétologie située dans le service de médecine interne de l'Hôpital National de Niamey et à la polyclinique Magori du 25 janvier 2018 au 25 juillet 2018. Résultats : L'étude avait concerné 226 patients diabétiques et obèses sur un ensemble de 1007 patients diabétiques consultés soit une fréquence de 22,55%. Le sexe féminin prédominait avec 74,80% pour un sex-ratio (H/F) de 0,33. La moyenne d'âge était de 52,06 ±12,54 ans. Au total 86,30% des patients résidaient en milieu urbain et 57,10% possédaient un niveau socioéconomique jugé moyen. 42,5% avaient une profession dont 33,20% n'avaient pas dépassés le niveau d'étude secondaire. Le diabète de type 2 avait été le plus retrouvé chez 85,80% avec une ancienneté moyenne de 7,35 ± 6,96 ans. Le dosage de l'HbA1c n'a pu être réalisé chez 32,2% de patients et parmi ces patients un déséquilibre du diabète (HBA1c Ë 7%) a été retrouvé chez 68% de cas. La glycémie moyenne était de 9,08± 4,09 mmol/l avec des extrêmes allant de 1,68 mmol/l à 21,76 mmol/l. 81% des patients avaient une obésité selon l'indice de masse corporel avec une notion de diabète familiale chez 55,8% et une obésité familiale chez 50,9%. Le trouble de comportement alimentaire était le facteur Comorbidité diabete-obesité : Aspects épidémiologiques, cliniques, paracliniques et thérapeutiques déclenchant de l'obésité le plus fréquent chez nos patients soit 55,75%. L'obésité a précède la survenue de diabète chez 80,97% de nos patients. La moyenne de l'IMC était de 29,08±5,42kg/m². L'âge, l'HTA, la ménopause, la sédentarité et les dyslipidémies étaient les principaux facteurs de risque associés à la comorbidité diabète-obésité soit respectivement 52,65%, 52,65%, 44,24%, 26,54% et 18,14% de cas. Les aspects évolutifs ont été marqué par hypoglycémie dans 51,76% de cas, une neuropathie périphérique dans 57,07%, les infections uro-génitale dans 42,92% de cas, les complications métaboliques suivis des complications respiratoires et ostéo-articulaires dans respectivement 42,03%, 31,41% et 26,99%. Près de 80,10% de patients étaient sous mesures hygiéno-diététiques et 51,33% avaient une activité physique jugée régulière. Les antidiabétiques oraux étaient utilisés par 53,1% de nos patients, 42% étaient sous insuline et 46,01% faisaient souvent recours au traitement traditionnel. Une relation significative a été retrouvée entre le type de l'obésité et le sexe (p Ë 0,0001) ; l'IMC et le sexe (p=0,035) ; le type et la durée d'évolution du diabète (p=0,012) ; le traitement aux ADO et l'âge (p=0,007) ; l'insulinothérapie et l'âge (p=0,001) ; la durée du diabète et ses complications chroniques (p=0,006) ; le type d'obésité et ses complications (p=0,027). Conclusion : L'épidémie de « diabésité » nécessite une véritable prise de conscience sur le plan politique et une prise en charge énergique d'un point de vue médical