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Difficultés et enjeux de la vaccination contre le COVID-19 dans une Guyane multiethnique et multiculturelle
Infectious Diseases Now ; 51(5, Supplement):S70, 2021.
Article in French | ScienceDirect | ID: covidwho-1336503
ABSTRACT
Introduction Depuis la vague épidémique COVID-19 de juin 2020, la Guyane est restée relativement épargnée jusqu’en mars 2021. Du fait de sa proximité avec le géant brésilien, une reprise épidémique avec le variant 20J/501Y.V3 est à craindre. L’effort majeur accordé à l’obtention d’une couverture vaccinale suffisante, qui permettrait de réduire l’impact d’une 3e vague est contraint par des freins culturels et ethniques importants et très différents d’une commune à l’autre vis-à-vis de la vaccination. Matériels et méthodes La mise en place de la vaccination a nécessité l’élaboration de procédures spécifiques à chaque commune en fonction notamment des groupes culturels. Une description des constats et modalités d’intervention originales dans les communes isolées de ce territoire est réalisée. Résultats À Saint-Georges de l’Oyapock, ville frontalière avec le Brésil, la population est composée principalement de Créoles, d’Amérindiens Palikur et de Brésiliens vivant de part et d’autres du fleuve Oyapock. La localisation stratégique de cette commune a nécessité de mettre en place une action initiale de sensibilisation puis une stratégie de vaccination massive ponctuelle suivie de la mise en place d’un vaccinodrome. À Camopi et Trois Sauts, sur le Haut Oyapock, la population amérindienne Wayãpi et Teko a une adhésion lente et progressive à la vaccination, et quelques doses sont injectées de façon hebdomadaire. À Cacao, situé à 1h30 de route de Cayenne, la population Hmong originaires du Laos, présente une acceptabilité élevée du vaccin qui a été renforcée après une réunion avec les chefs des familles du village. Sur le Haut Maroni, en pays Amérindien Wayana, une rencontre avec les chefs coutumiers, plutôt réticents, a eu lieu. La vague épidémique de juillet 2020 aurait touché une part importante de la population avec une morbimortalité ressentie très modérée incitant les chefs à temporiser la décision d’encourager leurs populations à se faire vacciner. Enfin, chez les bushinenges du Maroni, descendants des esclaves africains du Suriname, les opinions anti-vaccin sont majoritaires. Les fausses rumeurs et théories complotistes circulent largement au sein de cette population transfrontalière limitant le lancement de la vaccination. Conclusion La progression de la couverture vaccinale est freinée par le vaccinosepticisme d’une partie importante de la population de Guyane ayant entraîné fin mars un élargissement des indications a tous les personnes de plus de 30 ans vivant sur le territoire guyanais avec uniquement le vaccin Pfizer, l’AztraZeneca ayant été récusé du fait du risque d’échec face au variant V3. Ce scepticisme contraste avec l’avidité à se faire vacciner de la population brésilienne vivant en Guyane et de l’autre côté des frontières, lié à la situation sanitaire préoccupante et les difficultés d’accès au vaccin dans leur pays. Le travail de sensibilisation se poursuit adapté à chaque communauté. La course contre la montre est engagée, face à l’arrivée imminente d’une 3e vague en lien avec le variant amazonien mais également avec ceux importés de métropole.

Full text: Available Collection: Databases of international organizations Database: ScienceDirect Topics: Vaccines Language: French Journal: Infectious Diseases Now Year: 2021 Document Type: Article

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