Your browser doesn't support javascript.
Syndrome inflammatoire inexpliqué révélant une thyroïdite de De Quervain : à propos de 2 cas
Revue de Médecine Interne ; 43:A502-A502, 2022.
Article in French | Academic Search Complete | ID: covidwho-2150507
ABSTRACT
Le syndrome inflammatoire d'origine inexpliqué est une situation fréquente en médecine. Nous rapportons le cas de deux patients chez qui les investigations devant ce syndrome ont permis de conclure à une thyroïdite subaiguë de De Quervain. Cas numéro 1 une femme de 61 ans consultait pour une fébricule vespérale depuis 3 semaines, accompagnée de sueurs nocturnes et de vagues cervicalgies droites difficiles à caractériser. L'examen clinique ne retrouvait que deux adénopathies sensibles cervicales droites centimétriques. On notait une bronchite aiguë quelques semaines avant, totalement guérie. La biologie retrouvait une CRP oscillant autour de 150 mg/L et un hémogramme normal. Le scanner corps entier était décrit normal. La persistance de l'inflammation la 4e semaine (CRP 200 mg/L, fibrinogène 12 g/L) se sanctionna d'une hospitalisation à visée diagnostique. Les prélèvements infectieux étaient stériles et l'endoscopie ORL, l'échographie cardiaque et la biopsie temporale normales. Finalement, le TEP scanner rapportait un hypermétabolisme intense et diffus de la thyroïde (SUV 10). Un contrôle échographique retrouvait une glande de taille normale franchement hypo-échogène et sans hyper-vascularisation au doppler. Le bilan thyroïdien était dans les normes (TSH 0,86 mUi/L [0,27–4,2], T4 libre 17,4 pmol/L [11,4–22,6], T3 libre 6,93 pmol/L [3,54–6,47]). Les anticorps anti-thyroïdes n'étaient pas détectés. La fièvre et le syndrome inflammatoire s'amendaient à la 6e semaine pour laisser apparaître une hypothyroïdie d'allure périphérique (TSH 6,7 mUi/L, T4 libre 11 pmol/L), qui sera surveillée jusqu'à la totale rémission biologique quelques mois plus tard. Cas numéro 2 un technicien EDF de 56 ans était adressé d'un centre périphérique pour une fièvre quotidienne, une tachycardie et syndrome inflammatoire depuis deux semaines. Un large bilan de fièvre inexpliquée réalisé en amont de l'admission était resté non contributif. La réévaluation clinique retrouvait une odynophagie (sans pharyngite), un lobe thyroïdien droit sensible à la palpation, une adénopathie cervicale droite. Dans un second temps, on objectivait un rash urticarien généralisé le matin et rapidement réversible. La biologie retrouvait un syndrome inflammatoire majeur en plateau (CRP 130 mg/L, fibrinogène 9 g/L). Le bilan thyroïdien retrouvait une hyperthyroïdie d'allure périphérique (TSH < 0,01 mUi/L, T4 libre 44 pm/L, T3 libre 11,8 pm/L). Les anticorps anti-récepteur de la TSH n'étaient pas détectés mais les anti-thyroglobulines l'étaient. L'échographie retrouvait un parenchyme de taille normal hétérogène et anormalement avasculaire avec deux adénopathies centrimétriques non supectes. Le TEP scanner retrouvait un hypermétabolisme diffus, intense (SUV 24) et isolé de la glande thyroïde. L'évolution était spectaculairement favorable en 48 h d'une corticothérapie à 0,5 mg/kg. La thyroïdite subaiguë (de De Quervain) est une thyroïdite douloureuse granulomateuse qui fait souvent suite à une virose ORL (infection à SARS-CoV-2 comprise) [1] chez des patients génétiquement prédisposés (HLA-Bw35, HLA-B67, HLA-Drw8) [2]. Elle semble plus fréquente chez les femmes entre 40 et 50 ans. Les signes généraux ou pseudo-grippaux peuvent être au premier plan, parfois associés de signes de thyrotoxicose. Les cervicalgies plutôt antérieures, peuvent irradier dans la mâchoire ou les oreilles (simulant une pharyngite). La palpation de la thyroïdite peut être sensible. La biologie retrouve un syndrome inflammatoire, une TSH basse, une augmentation de la T4 libre (pouvant entraîner une thyréotoxicose) et l'absence d'anticorps anti-thyroïde (hormis les anti-thyroglobulines). L'échographie peut montrer un goitre hétérogène, hypoéchogène, sans hypervascularisation avec des adénopathies. La scintigraphie montre que la fixation du radio-isotope dans la glande thyroïde est nettement réduite ou absente. L'hypothyroïdie peut succéder transitoirement (ou définitive ent) à l'hyperthyroïdie. Les traitements anti-inflammatoires (AINS, corticothérapie) avec décroissance sur quelques semaines sont suffisants pour contrôler les symptômes. À long terme, il y a un surrisque d'hypothyroïdie auto-immune [3]. La thyroïdite subaiguë (de De Quervain) est une cause de syndrome inflammatoire inexpliqué. Elle peut compliquer les infections à SARS-Cov-2. (French) [ FROM AUTHOR]

Full text: Available Collection: Databases of international organizations Database: Academic Search Complete Language: French Journal: Revue de Médecine Interne Year: 2022 Document Type: Article

Similar

MEDLINE

...
LILACS

LIS


Full text: Available Collection: Databases of international organizations Database: Academic Search Complete Language: French Journal: Revue de Médecine Interne Year: 2022 Document Type: Article