A propos de la theorie de lantagonisme entre tuberculose et lepre

La théorie de l'antagonisme entre tuberculose et lèpre, formulée par l'auteur en 1944, n'est pas encore entièrement admise par la grande majorité des léprologues, qui croient en la possibilité d'une certaine action prémunisante de la tuberculose et du vaccin BCG contre la lèpre, mais qui n'acceptent pas l'éventualité de l'action inverse, c'est-à-dire, de la préminition realative de la lèpre contre la tuberculose. Il est cependant peu probable que la para-allergie croisée aux corps bacillaires, qui se manifeste dans ces deux infections, ne puisse être bénéficielle que dans un seul sens. L'erreur d'interprétation de ces léprologues provient du fait qu'ils fondent généralement leur opinion sur la comparaison des résultats de deux épreuves biologiques très différents, les réactions à la lépromine et à la tuberculine. L'allergie à la tuberculine, ou sensibilité aux toxines du bacille de Koch, indique uniquement que l'organisme du sujet allergique est imprégné ou infecté de tuberculose. Elle n'a aucune signification immunologique. Tandis que l'allergie à la lépromine est une réaction de l'organisme à l'injection de corps bacillaires, analogue au "phénomène de Koch", et indique que cet organisme possède un certain degré de resistance envers les surinfections. Seule la comparison entre les résultats de la réactions de Mitsuda et de l'épreuve pratiquée avec un antigène, préparé avec des bacilles de Koch tués par la chaleur, permet de reconnaître qu'il existe un antagonisme, non seulement entre tuberculose et lèpre, mais également entre lèpre et tuberculose. L'auteur expose brièvement les données cliniques, épidémiologiques et immunologiques qui résultent de l'antagonisme entre ces deux infections et prèsente un tableau, concernant la prévalence de la morbidité lépreuse et l'incidence de l mortalité par tuberculose pulmonaire, constatées dans différents conseils et districts du Portugal, qui semblent confirmer la théorie de cet antagonisme.