Sexual violence against women in southern Tunisia: Epidemiology and risk factors.

INTRODUCTION: Sexual violence (SV) against women represents a public health problem. Despite, the promulgation of the new Act of 2017-58, SV remains frequent in Tunisia. In this paper, we propose to determine the socio-demographic characteristics of women victims of SV and to identify risk factors related to serious SV. MATERIAL AND METHODS: This is a retrospective, descriptive and analytical study including all women victims of SV, examined at the Forensic Department of Sfax Hospital, between 1st March 2018 and February 29th, 2020. We defined serious SV as any sexual violence associated with genital or anal lesions. RESULTS: We collected 269 cases of women victims of SV. This sexual violence was associated with extra-genital physical violence in 18.86 % of the cases. The average age of the victims was 21.23 years (+/-10.67 years). The consultation delay was relatively long. Only 11.52 % of victims consulted within 24 h. It was mainly an extra-family abuse. Vaginal examination revealed recent defloration in 9.29 % of the cases. The proctological examination was normal in most cases (61.63 %).Seven victims were pregnant. In the analytical study, we studied the risk factors of serious SV against women. A total of 150 cases were considered serious (55.8 %). Serious SV was statistically related to the age (over 18),the profession (housewives),the origin (urban),and the relationship with the aggressor (friend, neighbor, or family member).The risk of serious SV was greater when the victim didn't have any traumatic extra-genital injury. CONCLUSION: Sexual violence is a serious problem worldwide and in Tunisia. The Tunisian legislation repressing SV has been strengthened by the promulgation of the 2017-58 Act. However, much effort remains to be deployed to fight against this form of violence.

Gestion des catastrophes de masse liées au naufrage de bateaux d'immigrés clandestins : expérience du service de médecine légale de Sfax (Tunisie)

Contexte: Le naufrage d’un bateau d’immigration clandestine constitue un événement imprévisible, responsable d’une catastrophe de masse pouvant générer une importante caisse de résonance médiatique. Cela constitue donc une urgence médico-sociale. Objectif: Dans ce travail, nous proposons de rapporter le bilan de l’activité du service de médecine légale de Sfax (Tunisie), de décrire la procédure de gestion des catastrophes de masse liées au naufrage de bateaux d’immigrés clandestins et d’étayer les principales difficultés rencontrées. Méthodes: Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive portant sur tous les cas de mort par submersion suite au naufrage de bateaux d’immigration clandestine, ayant fait l’objet d’une autopsie médico-légale au service de médecine légale de l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, durant une période de quatre ans allant d’octobre 2017 à septembre 2021. Résultats: Durant la période d’étude, nous avons colligé 539 décès par submersion à la suite de naufrages de bateaux d’immigration clandestine. La médiane des décès était de 93 cas par an. Nous avons remarqué un déclin important du nombre de victimes en 2019 (13 victimes) puis une remontée importante en 2020 (115) et surtout en 2021 (271). Nous avons noté deux pics de fréquence pendant les mois de juin et juillet (31,4 % et 20,8 % respectivement). Les victimes étaient essentiellement de sexe masculin (67,5 %) avec un sex ratio de 2,08. Nous avons noté la présence de mineurs âgés de moins de 18 ans dans 5,8 % des cas et de femmes enceintes dans 2,4 % des cas. La majorité des victimes étaient d’origine subsaharienne (63,1 %). Nous avons noté une augmentation du nombre de victimes de l’ethnie subsaharienne les deux dernières années. Des prélèvements ont été réalisés systématiquement pour une étude génétique. Le nombre de victimes identifiées était de 146, soit 27,1 % de tous les cadavres. Conclusion: Même si des avancées importantes ont pu être réalisées, différents défis et difficultés restent à surmonter pour pouvoir apporter une réponse rapide aux familles qui vivent dans l’incertitude quant au sort de leurs proches disparus.