Impact du traitement par les antiviraux à action directe sur la qualité de vie des patients atteints d'hépatite C à Cotonou / Impact of treatment with direct-acting antivirals on quality of life in hepatitis C patients in Cotonou

Introduction: L'altération de la qualité de vie est l'une des conséquences de l'infection chronique au virus de l'hépatite C. L'objectif de cette étude était d'évaluer l'impact du traitement par les antiviraux à action directe (AAD) sur la qualité de vie des patients atteints d'hépatite C à Cotonou. Méthodes : Il s'agissait d'une étude transversale descriptive et analytique, avec un recueil de données à la fois rétrospectif et prospectif sur une période de 5 ans allant du 1er décembre 2015 au 1er septembre 2020. Etaient inclus tous les patients atteints d'hépatite C traités par les AAD dans la Clinique Universitaire d'hépato-gastroentérologie du Centre National Hospitalier et Universitaire Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) de Cotonou. L'efficacité était évaluée par la réponse virologique soutenue (RVS) à 12 semaines après la fin du traitement. Le questionnaire SF-36 était utilisé pour évaluer la qualité de vie des patients atteints d'hépatite C, avant et après traitement. Résultats : Pendant la période d'étude, 206 patients ont été colligés. Ils étaient constitués de 33,5% d'hommes et 66,5 % de femmes, soit une sex-ratio de 0,5. La moyenne d'âge des patients était de 62,0 ± 1,7 ans (extrêmes de 18 et 87 ans). La charge virale moyenne en UI/ml était de 3.507.336,9 ± 1.156.443,98 (extrêmes de 3422 et 75.674.348 UI/ml). Le score SF-36 était statistiquement plus élevé pour tous les items après le traitement par AAD (p˂0,05). Conclusion: Les antiviraux à action directe constitue un traitement qui améliore significativement la qualité de vie des patients atteints d'hépatite C à Cotonou.

Background: Impaired quality of life is one of the consequences of chronic infection with the hepatitis C virus. The aim of this study was to assess the impact of treatment with direct-acting antivirals (DAAs) on quality of life in patients with hepatitis C in Cotonou. Methods: This was a descriptive and analytical cross-sectional study, with both retrospective and prospective data collection over a 5-year period from 1 December 2015 to 1 September 2020. All patients with hepatitis C treated with DAAs at the University Hepato-Gastroenterology Clinic of the National and University Hospital Hubert Koutoukou Maga (CNHU-HKM) in Cotonou were included. Efficacy was assessed by the sustained virological response (SVR) at 12 weeks after the end of treatment. The SF-36 questionnaire, the reference measurement instrument, was used to assess the quality of life of hepatitis C patients before and after treatment. Results: A total of 206 patients were enrolled during the study period. They comprised 33.5% men and 66.5% women, giving a sex ratio of 0.5. The mean age of the patients was 62.0 ± 1.7 years, (extremes 18 and 87 years). The mean viral load in IU/ml was 3,507,336.9 ± 1,156,443.98 (extremes 3,422 and 75,674,348 IU/ml). The SF-36 score was statistically significantly higher for all items after DAA treatment (p˂0.05). Conclusion: Direct-acting antivirals are a treatment that significantly improves the quality of life of hepatitis C patients in Cotonou.

[LOWER DIGESTIVE HEMORRHAGE IN ADULTS IN COTONOU FROM 2017 TO 2022: EPIDEMIOLOGICAL, DIAGNOSTIC, THERAPEUTIC AND PROGNOSTIC ASPECTS]. / Les hémorragies digestives basses chez l'adulte à Cotonou de 2017 à 2022: aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et pronostiques.

Introduction: L'objectif de ce travail était d'établir le profil épidémiologique, diagnostique, thérapeutique et pronostique des hémorragies digestives basses (HDB) à Cotonou. Méthode: Il s'agissait d'une étude rétrospective, descriptive sur une période de janvier 2017 à décembre 2022 dans deux unités d'endoscopies digestives à Cotonou. Elle avait porté sur les dossiers médicaux des patients admis pour HDB. Résultats: Au total 674 patients avaient été inclus, d'âge moyen 49,2 ± 2,5 ans, de sex-ratio à 2,0. L'hématochézie était le mode d'HDB le plus fréquent (94,4% ; n=636). La durée d'évolution des symptômes était inférieure à un mois chez la majorité des patients (50,6% ; n=365). L'HTA étaient l'antécédent le plus retrouvé (38,0% ; n=203). La majorité des patients avait réalisé l'endoscopie 48 h après leur première consultation (51,1% ; n=405). L'étiologie la plus fréquente était la maladie hémorroïdaire (35,9% ; n=621), suivie des polypes coliques (23,0% ; n=621). La ligature élastique était le moyen thérapeutique le plus utilisé dans les maladies hémorroïdaires (74,4% ; n=223) et la polypectomie endoscopique dans les cas de polypes (100% ; n=143). L'évolution était favorable dans la majorité des cas (90,0%; n=559) avec une récidive hémorragique dans 10,0% (n=56). La mortalité était de 2,7% (n=18). Conclusion: Les HDB sont fréquentes à Cotonou. Les moyens diagnostiques disponibles sont performants et la prise en charge est de bonne qualité dans les principaux centres de Cotonou. Mots clés: Hémorragies digestives basses, endoscopie, étiologies, Cotonou.

[Epidemiology of primitive digestive cancers in adult in three specialized health centers in Cotonou (Benin Republic)]. / Épidémiologie des cancers digestifs primitifs de l'adulte dans trois centres sanitaires spécialisés de Cotonou (République du Bénin).

Health research studies are increasingly focusing on digestive cancers because of their increasing frequency and severity. The objective of this work was to study the epidemiological aspects of primary digestive cancers in adults in three hospital centers in the commune of Cotonou. A total of 676 cases of digestive cancers were identified out of 25,093 patients received during the study period (2.7%). The mean age was 54 ± 14.1 years: [16-96] and the sex ratio was 2:1. The most frequent cancers were those of the liver (259; 38.3%) and colon-rectum (154; 22.8%). The next most common cancers in descending order were gastric cancer (12%), esophageal cancer (11.4%), pancreatic cancer (11.4%), anal cancer (1.9%), hail cancer (1.5%) and biliary cancer (0.7%). The average time to visit was 9 months. The main risk factors found were viral hepatitis B and C, alcoholism, diabetes, obesity, colonic polyps, smoking, excessive consumption of salt and dietary nitrates. Lethality was 58.4%, with cancers of the liver, colon-rectum, pancreas, and esophagus in descending order of mortality. The average overall survival was 10 months. Digestive cancers most often affect people in their fifties, who are usually men in Cotonou. They are dominated by liver cancer and colorectal cancer. Modifiable risk factors are often found. The control of these factors and early diagnosis could help improve the survival of patients affected.

L'objectif de ce travail était d'étudier les aspects épidémiologiques des cancers digestifs primitifs chez l'adulte dans trois centres hospitaliers de la commune de Cotonou. Il s'agissait d'une étude transversale descriptive et analytique, ayant comporté deux phases de recueil de données, l'une rétrospective sur neuf ans et l'autre prospective sur dix mois. Elle a porté sur les patients présentant un cancer digestif pris en charge dans trois centres hospitaliers de la commune de Cotonou au Bénin. Au total, 676 cas de cancers digestifs ont été répertoriés sur 25 093 patients reçus au cours de la période d'étude, soit 2,7 %. L'âge moyen était de 54 ± 14,1 ans : [16­96], et le sex-ratio était de 2:1. Les cancers les plus fréquents étaient ceux du foie (259 ; 38,3 %) et du côlon-rectum (154 ; 22,8 %). Venaient ensuite dans l'ordre décroissant le cancer gastrique (12 %), le cancer oesophagien (11,4 %), le cancer pancréatique (11,4 %), le cancer anal (1,9 %), le cancer grêlique (1,5 %) et le cancer biliaire (0,7 %). Le délai moyen de consultation était de neuf mois. Les principaux facteurs de risque trouvés étaient les hépatites virales B et C, l'alcoolisme, le diabète, l'obésité, les polypes coliques, le tabagisme, la consommation excessive de sel et nitrates alimentaires. La létalité était de 58,4 %, avec dans l'ordre décroissant de mortalité les cancers du foie, du côlonrectum, du pancréas et de l'oesophage. La moyenne de survie globale était de dix mois. Les cancers digestifs touchent le plus souvent des sujets de la cinquantaine, volontiers de sexe masculin à Cotonou. Ils sont dominés par le cancer du foie et le cancer colorectal. Des facteurs de risque modifiables sont souvent retrouvés. Le contrôle de ces facteurs et le diagnostic précoce pourraient contribuer à améliorer la survie des patients atteints.

Infection par Helicobacter pylori et âge: facteurs de risque d'élévation des ALAT chez les porteurs chroniques de l'AG HBS à Cotonou (Bénin)

Des études récentes ont montré que l'élévation des aminotransferases et l'infection par Helicobacter pylori aggravaient l'évolution de l'infection par le virus de l'hépatite B chez les porteurs chroniques. Le but de la présente étude était de rapporter les facteurs associés à une élévation des ALAT chez des patients porteurs d'une infection chronique par le VHB. PATIENTS ET METHODES : Cette étude transversale était menée de mai à aout 2017 dans la clinique Universitaire d'Hépato gastroentérologie du CNHU de Cotonou (Benin). Etaient inclus tous les patients porteurs chroniques d'Ag HBs reçus en consultation au cours de cette période. Tous les patients inclus avaient un examen physique, une exploration fonctionnelle hépatique, incluant les ALAT (N<40UI/L), la recherche de l'antigène de l'Helicobacter pylori dans les selles et la détermination de l'ADN du VHB par PCR. RESULTATS : Sur les 121 patients porteurs chroniques d'Ag HBs (M/F 84/37, sex ratio 2.11, âge moyen 42.3±11.6ans [18-74], 70 (57.9%) étaient infectés par Helicobacter pylori. La valeur moyenne des ALAT (en UI/L) était de 70.7 ± 99.9 [13 - 665]. Etaient associés à une élévation des Amino transférases, la présence d'une infection par Hp (89.1 ± 15.3) vs (43.48 ± 5), p = 0.01, l'âge (entre 20 et 60 ans vs âge <20 ans ou >60 ans (p=0.000). N'étaient pas statiquement associés, le sexe, l'indice de masse corporelle p=(0.12), la consommation d'alcool (p = 0, 81), ni le niveau de la charge virale ADNVHB (p=0.07). CONCLUSION : L'infection par Hp et l'âge sont des facteurs indépendants d'élévation des ALAT chez ces porteurs chroniques de l'Ag HBs. Une recherche systématique d'infection par Hp et son éradication devraient être indiquées avant le traitement éventuel de l'hépatite chronique B

Stéatose hépatique échographique chez les patients suivis pour hepatite B et/ou C à Cotonou: prevalence et facteurs associes

Introduction : La stéatose hépatique (SH) est un facteur aggravant de l'évolution des hépatites vi-rales chroniques. Le but de ce travail était d'étudier la prévalence et les facteurs associés à la stéa-tose hépatique chez les patients suivis pour hépatites virales. Matériel et méthode: Il s'agissait d'une étude observationnelle de type rétrospectif sur la période du 1er Janvier 2010 au 31 Décembre 2016. Résultats : Sur 440 patients suivis pour hépatite virale B (HVB) et/ou C (HVC), 339 avaient des don-nées échographiques exploitables. La prévalence de la SH était de 10,6%.Il n'y avait pas de diffé-rence significative entre les porteurs de l'HVB (10.2%) et ceux de l'HVC (11.6%), p=0,69. Le diabète (20%), l'hypertension artérielle (18,7%), et les patients ne consommant pas d'alcool (12,4%), sem-blaient plus atteints par la SH mais de façon non significative. La SH était associée à l'obésité(OR=7,36 [2,89-18,73], p<0,001), et au sexe féminin (OR= 2,56 [1,27-5,16], p= 0,008). Conclusion: L'obésité et le sexe féminin représentaient les facteurs de risque trouvés pour la SHdans cette étude

Influence de l'infection par le virus de l'hépatite D sur le profil évolutif de l'infection par le virus de l'hépatite B à Cotonou

Introduction : L'infection par le virus de l'hépatite D (VHD), virus satellite du virus de l'hépatite B (VHB), entraîne une hépatite plus sévère et une progression plus rapide vers la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire (CHC). Les données sur cette infection sont rares au Bénin. Le but de cette étude était de déterminer l'influence de l'infection par le VHD sur l'évolution de l'hépatite B chez les sujets infectés par le VHB à Cotonou. Méthodes : Au total, 156 sujets âgés de plus de 15 ans porteurs d'Ag HBs et naïfs à tout traitement antiviral ont été inclus de juin à octobre 2016 dans le plus grand hôpital public (Centre National Hospitalier et Universitaire Hubert Koutoukou Maga) et l'une des plus grandes cliniques privées (Polyclinique Atinkanmey) à Cotonou. Les caractéristiques sociodémographiques, cliniques et paracliniques étaient recueillies pour chaque patient à l'aide d'un questionnaire ; puis un échantillon de sang était prélevé pour la recherche des anticorps anti-VHD totaux et la charge virale B. Résultats : Les anticorps anti-VHD était présents chez 6 patients sur les 156 (3,8%). Pour les formes non compliquées il n'y avait pas de différence statistiquement significative entre les VHD+ et les VHD- (immunotolérants : p > 0,999, porteurs inactifs : p = 0,269 et hépatites B chroniques actives non compliquées : p = 0,702). Pour les formes compliquées, 50% (3/6) des sujets infectés par le VHD avaient une cirrhose contre 7,3% (10/150) des sujets non infectés par le VHD (p = 0,015). Par rapport au CHC, il était présent dans 33,3% (2/6) chez les VHD+ versus 6,7% (11/150) chez les VHD- (p = 0,159). Conclusion : Les sujets co-infectés VHB-VHD évoluaient significativement plus vers la cirrhose que les sujets mono-infectés au VHB. L'évolution vers l'hépatocarcinome semblait aussi plus fréquente chez les co-infectés, mais ceci reste à prouver par des études incluant davantage de patients

Cas clinique de leptospirose révélée par des douleurs thoraciques et un ictere cholestatique chez un ouvrier de forage au Bénin

La leptospirose est une anthropozoonose à répartition mondiale, caractérisée par une forte incidence en milieu tropical et un grand polymorphisme clinique. La maladie est reconnue comme un problème de santé publique émergent aussi bien dans les pays en voie de développement que dans les pays développés. La contamination se fait soit directement par exposition à l'urine d'animaux infestés, soit indirectement dans l'eau souillée par les urines. La gravité de l'affection tient aux atteintes hépatiques et rénales. Aucune donnée publiée n'existe sur cette affection au Bénin. Nous rapportons un cas de leptospirose révélée à Cotonou par des douleurs thoraciques et un ictère cholestatique chez un ouvrier de forage

De la nécessité de surveiller nos patients aux antécedents de gastrectomie partielle: à propos d'un cas d'adenocarcinome du moignon gastrique

Les gastrectomies partielles pour lésions bénignes peuvent se compliquer, plusieurs années après l'intervention, d'un cancer sur la portion restante de l'estomac. Nous rapportons ici un cas clinique d'adénocarcinome sur moignon de gastrectomie d'emblée métastatique chez un adulte jeune ayant eu une gastrectomie 23 ans auparavant et sans aucun suivi endoscopique. Le patient est décédé après une survie de 4 mois. Cette observation nous rappelle la nécessité d'un suivi endoscopique de nos patients ayant un passé de gastrectomie partielle

Ulcères gastriques et duodenaux à Cotonou: aspects épidémiologiques, cliniques, endoscopiques et thérapeutiques

L'ulcère gastrique ou duodénal (UGD) est une affection plurifactorielle. Une prévalence de 16,6% en avait été rapportée en 2005 au Bénin. Le but de notre étude est de décrire les aspects épidémiologiques, cliniques, endoscopiques et thérapeutiques des UGD observés de nos jours à Cotonou. Patients et méthodes : Il s'agissait d'une étude prospective, transversale, descriptive et analytique. Elle a colligé du 1er octobre 2015 au 30 avril 2016, tous les sujets de plus de 15 ans ayant présenté un UGD à l'endoscopie dans les services des maladies digestives de l'hôpital de Zone de Mènontin et de l'hôpital d'Instruction des Armées de Cotonou. Résultats : Sur 411 patients inclus, 30 avaient un UGD soit une prévalence de 7,3 %. Les ulcères duodénaux étaient observés chez des sujets jeunes avec un âge moyen de 38 ± 6,9 ans ; tandis que les ulcères gastriques étaient observés chez des sujets plus âgés avec un âge moyen de 58 ± 7 ans. La sex-ratio était de 2,8. Les épigastralgies étaient la principale manifestation présente dans 70% des cas. La localisation de l'ulcère était gastrique dans 36,7%, duodénale dans 53,3 %, double dans 10% des cas. Les principales causes étaient la consommation de médicaments gastro-toxiques et l'Helicobacter pylori. Les Inhibiteurs de la pompe à protons étaient prescrits dans tous les cas et l'éradication de l'Helicobacter pylori faite dans 94,7% des cas avec une évolution favorable à 2 mois de contrôle. Conclusion : la prévalence des UGD a diminué de plus de 50% en onze ans à Cotonou. L'amélioration du niveau d'hygiène et la sensibilisation contre l'automédication pourraient davantage contribuer à réduire cette prévalence