ABSTRACT
Les fractures du rocher constituent un grand groupe d'affections causees par les traumatismes craniens. Elles ont une facheuse reputation aupres du public. Elles touchent essentiellement les jeunes. Le diagnostic est radiologique (scanner). Le signe le plus rencontre est l'otorragie. La conception therapeutique actuelle de son traitement reclame une vision globale; de l'accident a la reinsertion sociale. Dans les pays developpes le pronostic est relativement bon. Dans nos contres; nous sollicitons participer a l'elaboration des donnees de cette facheuse affection en degageant le profil general des fractures du Rocher au CHU de Yopougon. Nos objectifs specifiques sont : - Preciser les caracteristiques epidemiologiques de l'affection; -Determiner les principaux aspects cliniques; -Recenser les differents types de fractures retrouves radiologiquement; -Determiner les principales therapeutiques adaptees a nos contrees. METHODOLOGIE : A travers une etude retrospective et descriptive sur une duree de 7 ans de janvier 1996 au mois de decembre 2002 au CHU de Yopougon; dans les services d'ORL et de neurochirurgie essentiellement. Nous avons recrute tous les malades qui avaient un cliche scannographique avec une solution de continuite du rocher. NOS RESULTATS sont les suivants : Sur le plan epidemiologique; la fracture du rocher est une affection frequente. Elle represente 8;05 pour cent de cas des traumatismes craniens avec une moyenne de 8 malades par an. L'age de la population est en moyenne de 24;43 ans. De plus 87;27 pour cent des patients qui ont moins de 40 ans. L 'etiologie est dans tous les cas un traumatisme cranien avec pour principale cause les accidents de la circulation qui representent 67;27 pour cent des cas de notre serie. La clinique est faite essentiellement de trouble de conscience a l'arrivee du malade aux urgences chirurgicales. Apres cette phase neurochirurgicale; la phase fonctionnelle est marquee par: L'otorragie; qui est le principal signe voire souvent le seul. L'otorragie est parfois associee a la rhinorragie et ou a l'otoliquorrhee. Enfin la phase sequellaire est faite de troubles de la marche; de l'equilibre et nerveux. Du point de vue radiologique; il s'agit dans 71;66 pour cent des cas d' une fracture longitudinale ou extra labyrintique. Les atteintes mixtes et transversales se partagent presque equitablement le reste de cas . La fracture est bilaterale dans 9;09 pour cent des cas. Nous n'avons pas retrouve une predominance d'atteinte selon le cote. Pour ce qui concerne la therapeutique et l'evolution; il s'agit d'une prise en charge uni disciplinaire par le service de neurochirurgie (83;64pour cent). Le moyen therapeutique est en majorite medical. Il est associe a la chirurgie dans 9;09 pour cent des cas. Le suivi des patients n'est pas satisfaisant. Parmi nos patients 65;45 pour cent des cas sont perdu de vue. L'evolution est defavorable dans 34;55 pour cent des cas. Les sequelles sont des troubles nerveux a type d'aphasie; de cephalees chroniques et d'hypoacousie. Notre travail nous emmene a suggerer les propositions suivantes: 1) Du point de vue de la sante publique et a l'endroit des administrateurs : -Un reel developpement des actions de sensibilisation pour ameliorer la conduite routiere par l'Office de Securite Routiere (O.S.E.R.); -Une multiplication des services d'evacuation medicalises afin de faire face a l'urgence et a la delicatesse des cas de nos patients. 2) Du point de vue therapeutique et de ltmyiication du personnel medical : -L'encouragement d'autres travaux de type prospectif sur ce sujet est indispensable pour comparer les donnees ci-dessus; -La collaboration interdisciplinaire entre I'ORL et la Neurochirurgie plus renforcee; -La formation des specialistes en oto neurochirurgie; -La meilleure sensibilisation des malades sur la necessite du suivi et sur les complications graves dus a cette affection